Victime, responsable ou naïf ?

Festival alimenterre

Hier soir, je participais à un débat dans le cadre du festival alimenterre sur l'enjeu de notre alimentation autour d'un documentaire américain, très américain...
Par ailleurs, j'ai enfin pris le temps de regarder "Le désespoir est dans le pré" et je vous livre quelques impressions...

Je suis toujours aussi convaincu que l'alimentation n'est pas de la seule responsabilité des paysans et qu'une prise de conscience du rôle de chaque maillon de notre chaîne alimentaire est urgente pour mener à bien une évolution si nécessaire. Je suis aussi conscient que le modèle agricole dominant, au delà de ses externalités sur l'environnement et sur les territoires, est très excluant pour les paysans qui n'arrivent pas à le suivre.
La restructuration de l'agriculture est permanente depuis des décennies avec des accélérations sur fond de crise, sans que personne ne s'en émeuve ou puisse y faire quelque chose. Nous sommes dans un pays dit "développé", la production ou le travail manuel ne sont pas très reconnus et l'agriculture ne devrait pas occuper plus de 2 ou 3 % de la population active selon une norme aussi grotesque qu'infondée. Dans ce contexte, les exclus se rendent plus ou moins visibles suivant les périodes et suivant la sensibilité des médias et de l'opinion, j'ose caricaturer.
Depuis quelques années, ça se voit beaucoup plus parce qu'une partie des exclus, les plus imaginatifs mettent en valeur des solutions alternatives avec plus ou moins de réussite mais qui amène de vrais débats ( circuits courts, agri bio, gestion intelligente du foncier, agriculture de conservation, etc...).
Malheureusement l'autre partie,les moins acteurs de leur destin, souffrent très fortement. Ce qui a changé depuis peu pour ces "laisser pour compte", c'est qui le font savoir astucieusement et que les médias qui aiment trouver une alternative à l'omnipotente et "très méchante" FNSEA relayent bien cette situation, servant parfois la propagande de quelques leaders paysans qui ont soif de revanche, avant tout.

Il faut changer le modèle économique dominant pour éviter ces situations mais je ne me sens pas une victime
permanente.
J'ai une responsabilité (plus ou moins consciente) dans cette situation, j'ai une partie des solutions entre les mains et j'ai besoin d'aide pour les mettre en place qu'elle vienne des citoyens, des collectivités ou des pouvoirs publiques.
J'essaie à mon échelle de changer la situation, en essayant d'eviter les querelles de clocher, et j'entrevois réellement des signes d'espoir, mais ça, ça doit probablement être de la naïveté... ;-))

Comments

[zeus]

Mais la FNSEA mon cher, tout les agriculteurs y cotisent via les taxes privés ou non, même les leaders des autres syndicats !
Le problème est donc démocratique et uniquement démocratique dans une agriculture de masse entre les relations agriculteur et industriel.