Octobre à la ferme
Il est dix heures, je termine enfin le boulot démarré à sept heures. C'est dimanche, il fait un soleil radieux et les prairies sont humides et luisantes. Mes vaches aiment ce genre de temps, elles vont pâturer au soleil et c'est un cliché très sympa. C'est pour ces raisons là aussi que je fais ce métier. Certes, il est exigent mais il procure des moments de sérénité très agréables.
C'est aussi l'heure de l'ouverture de la chasse, les premiers coups de fusils se font entendre. Je ne suis pas chasseur, mon père l'est. Les deux chiens de la fermes sont excités comme tous les dimanches à la même heure de septembre à décembre. Ils savent qu'ils vont battre la plaine... J'ai toujours un sentiment partagé quand à cette "activité".
Cependant dimanche dernier, j'ai croisé des chasseurs que je connais bien et nous avons partagés quelques analyses sur l'état de la faune dans ma petite région (Pas de Calais, campagne d'Arras). Nous faisons le même constat (certainement sans avoir les mêmes objectifs !). L'agriculture, la chasse et les villageois sensibles à l'environnement doivent s'allier pour retrouver une faune et une flore diverse, équilibrée. En terme technique, nous connaissons les méthodes pour retrouver cette richesse et cette variété des espèces sauvages : maintenir la diversité des cultures, maintenir des prairies, des sols couverts de plantes favorables l'hiver, des haies et des talus, prévoir un plan de chasse évitant le prélèvement non raisonné ... Mais voilà, comme bien souvent le problème n'est pas technique, il est plutôt humain.
Chacun consomme cette campagne comme bon lui semble et ne se préoccupe pas des conséquences. J'ai bon espoir de trouver des compromis puisque nous avons décidés de nous rencontrer cet hiver pour partager le constat et établir peut être un plan d'action.
C'est aussi ça un dimanche matin à la ferme...