Il pleut, je m'interroge...

Il y a peu de temps, paysan de ma condition, je demandais, que dis-je , je réclamais de l'eau, une bonne pluie en somme !
Et aujourd'hui ?  Je la maudis puisqu'elle ne s'arrête plus et m'empêche de récolter les blés... Près de la moitié a été récoltée ou plutôt arrachée, volée, extraite tellement les conditions climatiques sont instables. Nous avons besoin de soleil pour récolter des grains secs (moins de 16 % d'humidité dans le grain ) pour ne pas devoir le sécher. C'est donc la coopérative qui s'occupe de ça pour ma partie conventionnelle et je stocke la partie bio, qui n'est d'ailleurs pas encore récoltée puisque trop humide.

Les prix des céréales vont largement compensés ces conditions difficiles, mais cette remontée soudaine pose de nouveau des questions essentielles autour de la volatilité des marchés alimentaires et du rôle de la spéculation.

Que le climat soit instable, favorable ou défavorable, ça fait partie de mon métier mais le cours de mes produits, je m'interroge...

Comments

[paysanheureux]

Bien paysan , tout cela ! sourire

La régulation ne peut se faire qu'avec une gestion prix plancher et stocks d'intervention ! Prix pour garantir un revenu minimum donc inciter à produire ( Avec peut être des limites tout de même )! Stocks pour éviter les spéculations honteuses du moment et surtout garantir à la population de ne pas manquer ! ( Pour moi, les spéculateurs sont des intervenants financiers qui ne toucheront jamais au produit ! Car celui qui achète ou vend avec échange physique de la marchandise prend le risque de manquer ou d'avoir de la marchandise sur les bras ! Cela relève plus du calcul que de la spéculation ! )

[zeus]

L'idéale serait de stocker 1 an à 6 mois d'avance sauf que ... les stocks sont considérés comme des recettes et donc taxé, "impo-isé" et MSAisé. ;)

[marie]

et bien moi je dirais oui, l'instabilité des cours fait partie du, comme vous le dites souvent, plus beau métier du monde, ou plus exactement de ses paramètres, au même titre que la variabilité du climat. La question ne serait donc pas tant de savoir si la spéculation sur les matières alimentaires est bonne (elle a au moins l'avantage de montrer que c'est un secetur important), mais plutot de savoir comment les agriculteurs font pour pallier cette variabilité, comme ils le font face à la variable climat.