De l'eau, de l'eau et encore de l'eau !
Enfin, il pleut sur le Pas de Calais ! Il peut paraitre surprenant de
prétendre qu'il manque d'eau dans ma région mais c'est bien le cas. Les
prairies en ont fortement souffert et je dois de nouveau compléter
l'alimentation de mes vaches. Le méteil récolté le mois dernier est
servit en plat principal et la luzerne vient en "dessert" de manière
rationnée pour ne pas taper les stocks de l'hiver (j'ai de la marge...).
J'ai faillit faire appel à un marabout, je suis bien plus habitué à des
excès d'eau. Dans ces moments, je suis encore plus convaincu qu'il faut
disposer de plusieurs espèces qui ne réagissent pas de la même manière
vis à vis du climat. Pour sécuriser l'alimentation du troupeau et de ne
pas trop dépendre d'achats extérieurs non prévus et surtout coûteux. Dès
qu'il y a un manque potentiel, le marché s'affole et tout prend de la
valeur très vite. Pour preuve, le blé conventionnel a repris de la
valeur ( 10 à 15 euros la tonne par jour, de 125 à 140 en peu de temps )
dès les premières grosses chaleurs susceptibles de limiter fortement
les rendements. Les matières premières sont très volatiles et c'est un
vrai souci pour des petites entreprises comme les nôtres tant il peut
être difficile de gérer une trésorerie.
C'est pourquoi dès que
j'ai l'occasion de le faire, et ce fut le cas cette semaine à Bruxelles,
il nous faut proposer des solutions de long terme amenant l'agriculture
à prévenir les crises et les risques plutôt que de les gérer en
espérant un geste des pouvoirs publics qui n'en ont ni la volonté ni les
possibilités. La politique agricole doit convertir les paysans à
l'autonomie, à la responsabilité et non à l'asservissement ou à la
compétition perpétuelle ! Les Hommes qui nourrissent les Hommes à
travers les continents méritent un encadrement favorisant leur
imagination, leur savoir faire empirique lié à l'histoire d'un
territoire et non un carcan les poussant à devenir l'homo economicus
basique ne cherchant que le profit à court terme et cerf d'une industrie
sans foi ni loi écartant toute notion de culture et d'identité.
C'est
facile de dire ça et maintenant ?
Il faut changer de paradigme avec
la prochaine réforme de la PAC et pourtant Dacian Ciolos, commissaire
européen à l'agriculture, est poussé au statu quo par ce monde
merveilleux des lobbys en tout genre menés par les pays nordiques. La compétitivité serait la seule
ambition, j'y oppose la diversité comme vraie solution.
Il
pleut, il pleut et il pleut encore...